Ah mon premier amour...
J'avais 6 ans, un petit gosse un peu trop conformiste, persuadé que
l'amour c'était un gars une fille qui s'entendent bien, qui parlent
souvent ensembles, et qui s'offrent des cadeaux tout mimis pour la St
Valentin.
Ca a duré un an, je crois qu'on s'était même embrassé ( très
discrètement ) sur la bouche. Pour la forme. 6 ans et on se croit déjà
amoureux. Foutaises. Le jeu m'a vite ennuyé, très vite, c'était de
toute façon pas très amusant. Deux Saint Valentin pour la forme, et
puis en fin de compte, on a compris que c'était de l'amitié et rien de
plus. Juste de l'amitié. Après ça je me suis dit, que c'était de toute
façon pas très intéressant l'amour, vraiment pas.
Je me suis questionné, bien des années, après, j'étais en sixième.
Peut-être avais je fait une erreur? Comment savoir ce qu'est l'amour?
Aucune idée. Normalement, elle devrait me manquer, je devrais souffrir
loin d'elle. Que dalle. Je n'ai jamais souffert de l'absence de
quelqu'un. Jusqu'en prépa, mais j'en parlerai plus tard. Je l'ai
accompagnée tous les matins d'abord en primaire, après au collège.
Parfois en me demandant si en fin de compte, il n'y avait pas plus que
de l'amitié. Les jours ont passé, les semaines, les mois, les années.
Et en fin de compte, non vraiment il y a vait beau faire, il n'y avait
pas d'amour.
Non j'ai été incapable d'aimer, jusqu'en Math sup. Je ne sais pas
pourquoi. Je ne savais même pas si j'étais plutôt homo ou hétéro, si un
jour je tomberais amoureux d'un homme ou d'une femme. Totalement
insensible, même "physiquement". Même pas intéressé par une quelconque
forme de pornographie. Rien. Juste des idées vagues sur ce que pouvait
être l'amour, et des poèmes comme racontés plus bas.
Un jour au collège, une fille (dont je ne connais même pas le
prénom, donc qu'on nommera X) vient me voir ( de la part d'une autre
qu'on appelera M trop timide pour venir elle même ) pour me demander si
je voulais sortir avec M. Je l'ai regardé avec de grands yeux abrutis (
réflexion réflexion...) et je lui ai répondu: "Où?". Elle m'a regardé
d'un air abruti, X ne me connaissait pas du tout, elle a du se dire
qu'elle était tombé sur l'idiot du village. Première expérience
amoureuse, pour M. La pauvre, ce fut sa dernière également au collège.
Après je l'ai plus jamais revue, n'étant pas dans le même lycée, et
n'habitant pas du tout dans le même coin. J'espère pour elle que sa
seconde tentative a été plus fructueuse.
C'était en sixième, j'étais en plein doute.
Puis arrivée en seconde, grand amour de ma pseudo amoureuse de gosse
de 6 ans, avec un type habitant très loin ( et je pèse mes mots ).
Départs vers ce lointain, et quelques mails. Juste des amis quoi. Et
toujours pas la moindre trace d'amour véritable en moi. En même temps,
aucune tentative de séduction extérieur, ce qui vu ma tronche d'élève
de seconde encore franchement gamin et vilainement boutonneux est
parfaitement compréhensible.
"Mais alors, t'es jamais sorti avec une fille?" Noël 2003, dans une
chambre, loin de la fête qui bat son plein et qui me fait mal à la tête
("Non s'il te plait, je t'ai déjà dit que je n'aime pas danser.") à
bavarder avec deux amies (i-e-s) de nos expériences amoureuses. Non.
Jamais. "Bah pourtant t'es mignon quand même". Tu parles, juste pour me
faire plaisir. Même pas cap de me le proposer. De toute façon, Noël
2003, presque tout est joué, les cartes sont en place. Je suis tombé
amoureux deux mois avant, reste plus qu'à me dévoiler. Ma première
lettre d'amour, 14 février 2004 ( j'ai mis du temps, en même temps, je
découvrais, il fallait que j'assimile bien la chose), et c'est un
hasard si c'est la Saint Valentin. Enfin presque.
Et là, aujourd'hui, ça fait deux jours que je l'ai pas vu. Et elle me manque déjà beaucoup.